Planguenoual, immensité de la grève à marée basse.
On verrait le véhicule amphibie arriver sur la grève par cette petite route, directement depuis Charron, en Vendée, d’où la famille est originaire. On serait remonté encore bien avant, en noir et blanc, là-bas, au treizième siècle. Un naufragé irlandais, pour survivre, tend des filets pour attraper les oiseaux marins. Il constate que les poteaux de bois qu’il a planté sont rapidement recouverts de moules. Il développe le principe. La culture des moules... Comment doit-on dire ? La culture, l’élevage des moules ? En tout cas c’est le début de la mytiliculture. On passe aux années 60, 1960, on voit les familles vendéennes, au même endroit, forcées de s’expatrier suite à une grave maladie qui ravage les moules, le cop rouge.
On les voit partir de Vendée, pauvres, fatigués, émus, en noir et blanc, et le plan suivant c’est l’arrivée de cette famille, aujourd’hui, un jour comme les autres, toute une famille rassemblée sur le véhicule pour la culture des moules, dans l’immensité de la Baie de Saint-Brieuc, dans les Côtes d’Armor. Le véhicule, un bateau monté sur de très grosses roues, avance dans la baie, dans ce paysage ouvert, large, immense. La famille qui travaille sur ce bateau, on l’imagine ainsi comme la perpétuation directe de la trouvaille de cet Irlandais échoué en Vendée au treizième siècle. Ils vont s’occuper des moules, des bouchots, au milieu de l’immensité de la baie. Ils sont silencieux, de temps en temps une petite plaisanterie. Ils profitent de ce moment de calme, sur la grève, avant d’arriver aux bouchots. Une famille. Deux frères, leurs femmes, un fils. Toute une lignée regroupée sur ce bateau, au milieu des éléments. Et le vieux matelot. Le vent souffle, il y a des nuages et du soleil.
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